Point du jour au mardi
28 octobre 2003 (Paris)
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Anne combier, de l'agence
Hickory,
a pris le relais pour assurer les vacations téléphoniques.
Hélène André est actuellement
sur le catamaran
qui guide Raphaëla à travers les récifs.
Après les orages
et les vents violents,
l’Océan Pacifique comme un lac sans un
souffle d’air,
la dernière épreuve à moins de 190 milles
de l’arrivée.
Position mardi 28 octobre à 8h30
(heure Paris, 19h30 heure Papeete)
16°58 S et 146°36 Ouest
Lundi 27 octobre au soir c’était
le soulagement car le plus dur semblait être derrière,
après une nuit plus que mouvementée où
Raphaëla s’était vue dériver en marche
arrière. Le vent avait changé de sens et bien
que relativement faible, la planche à voile s’était
rapprochée dangereusement de Fakarava à moins
de 8 milles. Raphaëla a dû une fois de plus
installer l’ancre flottante, espèce de parachute
aquatique qui freine la dérive sérieusement.
Elle a dû veiller une grosse partie de la nuit de peur
de s’écraser sur les coraux entourant les atolls.
Finalement, elle a tant bien que mal réussi
à sortir de cette mélasse et à se mettre
sur la route. Elle avait réussi à engranger
38 milles entre dimanche et lundi matin. Lorsque nous
l’avions eue à la vacation, son moral était
bon, s’octroyant le luxe de blaguer avec beaucoup d’admirateurs
venus au PC Course.
Questionnée en direct par
la journaliste Houda Ibrahim de la chaîne câblée
MBC diffusée exclusivement en Extrême
Orient et plus particulièrement sur toute la péninsule
arabe, Raphaëla démontre, après autant
de temps passé dans une grande solitude, une très
grande lucidité.
Houda : « que pouvez-vous
dire à la femme arabe qui vous écoutent ? »
Et Raphaëla de répondre :
« tout est possible, les femmes ne doivent
pas avoir peur d’aller jusqu’au bout, elles peuvent
tout faire même si c’est différemment des
hommes ».
Houda : « Que
pensez-vous de l’état du monde et de ce qui se
passe dans les pays arabes en ce moment ? »
Raphaela : « question
difficile !!! Ce que je peux dire c’est qu’il
y a sur terre un espace de liberté, de rêve et
de partage pour tous. Concernant la planète, il faut
que chacun se sente concerné, pour qu’il y ait
moins de guerre ».
Difficile pour Raphaëla d’entamer un débat
dans les conditions ou elle se trouve.
Deux collaborateurs de la société
NEC (partenaire informatique) sont présents, très
émus, ils encouragent avec cœur la navigatrice,
et racontent que tous les membres de leur entreprise suivent
avec passion cette aventure qui impressionne tout le monde.
C’est ensuite avec les différents interlocuteurs
présents hier soir que Raphaëlle continue la vacation.
« Raphaëla as tu pu te baigner pendant
cette traversée ? » (Thomas 15ans)
« Tu sais je l’ai fait au moins une
douzaine de fois mais par obligation pour nettoyer la planche
et par 4000m de fond c’est quand même pas très
rassurant. »
« Et la planche dans quel état est-elle ? »
« Elle est en parfait état, d’ailleurs
une grande partie de la réussite de cette aventure
est vraiment liée au dessin de carène du flotteur
et de tout ce qui est dedans. C’est Guy Saillard, l’architecte,
qui a assuré la préparation particulièrement
minutieuse. Je n’ai eu aucun problème majeur
de panne ou de dégât. Sans lui rien n’aurait
été possible ».
Hier soir Raphaëla se trouvait
à 196 milles de Papeete.
Ce matin mardi 28 octobre, c’est
une autre chanson, Raphaëla vient de passer une journée
de « pétole » complète
(pas de vent en langage de marin). Elle n’est pas contente
et l’a fait savoir à sa sœur Béatrice
qui était de « garde » pour cette
vacation du matin. Elle n’a pas de vent du tout,
le Pacifique est comme un miroir scintillant. Le vent n’a
pas dépassé les 5 nœuds de nord-est.
Il est donc difficile pour la planchiste de s’appuyer
sur son harnais, elle doit dans ces conditions tenir la voile
et le wishbone à bout de bras, toujours à la
recherche de la moindre risée. Un exercice plus que
pénible avec un soleil de plomb, sans aucune pitié
pour la tête de Raphaëla. Le pont de la planche
est brûlant.
D’après Guy Saillard,
cette situation météo est compliquée
à gérer car l’absence d’alizé
est essentiellement dû à la perturbation que
nous avons subi dans l’archipel des Tuamotu. On sait
que le vent va revenir mais on ne sait pas dans combien de
temps. Le catamaran CASCADE, mis à disposition
par la société SUN SAIL, fait route
sur Papeete qu’il devrait atteindre dans la nuit à
Papeete (dans la journée pour nous).
nb de milles parcourus depuis LIMA
: 4254 milles (7878 km)
nb de milles restant jusqu'à Papeete : 190 milles environ
(351 km)
ETA Papeete : difficile à dire vendredi 31 octobre
ou samedi 1er novembre, seuls les vents en décideront.
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Crédit photos : Odyssée
du vent 2003 |
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