Point du jour au mercredi
27 août 2003 (Paris)
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Purea
Position à 4H30 (Paris) : 11°29
S / 96°
W
Le vent est bien tombé dans
la journée d'hier,
du coup la voile était trop petite. Ils sont vraiment
exigeants ces planchistes : trop de mer, pas assez
de vent, trop de pluie, trop de vent, trop de soleil.
A croire
qu'il
est impossible de réunir TOUS les critères
d'une bonne navigation. Vous n'avez qu'à traîner
sur les spots de planche vous trouverez toujours un planchiste
qui aura quelque chose à redire sur les conditions,
mais bon on les aime quand-même.
Quelques petites douleurs
sont en train de faire leur apparition : les genoux
mais ça
n'inquiète pas trop Raphaëla,
l'épaule gauche, elle s'y attendait un peu.
Il y
a une nouveauté ce sont les avant-bras au niveau
des coudes, diagnostic de Jean-Claude Belot son kinésithérapeute
qui la suit depuis plusieurs années : épicondylite,
le tennis-elbow quoi, le truc des joueurs de tennis.
C'est
quand même étonnant, je n'ai pas noté de
raquette dans tout le matériel que Raphaëla
a embarqué sur sa planche… Il lui prépare
des séances d'étirements et de MTP (massage
transversaux profonds, massages très pénibles
en langage courant…) à distance.
La température de
l'eau continue de grimper (22,5°C
ce matin) et Raphaëla a fait LA rencontre qu'elle attend
depuis qu'elle est partie : elle a vu sa première
dorade coryphène.
Vous vous souvenez je vous avais
dit que c'est le meilleur médicament pour satelliser
le moral, eh bien elle était là hier la petite
dorade.
Raphaëla l'a baptisé Purea, c'est le
nom d'une princesse tahitienne, elle l'a accompagnée
toute la journée en se mettant plutôt à l'avant
de la planche, "comme si elle était timide".
Pour
la première fois aujourd'hui tout un tas de
poissons volants virevoltaient autour de la planche.
Et
puis les oiseaux sont revenus, de vrais pros pour la pêche
aux poissons volants, ils n'en ratent pas un seul.
Le coquetèle de
la traversée est à présent
réuni : poissons volants, dorades coryphènes,
oiseaux, Raphaëla, planche, anatifes.
Traversée
en solitaire, mon œil !
L'un des oiseaux s'est
tellement approché de la
planche qu'il a percuté la voile et Raphaëla
l'a engueulé : "Ca va pas, non ?". "Vous
vous rendez compte pour un peu il fait un trou dans ma voile
avec son bec !".
Quand je vous dis que les
planchistes sont exigeants, des oiseaux oui mais pas trop
près
quand même…
La nuit Raphaëla commence à voir
les étoiles,
elle cherche la croix de Sud. Je lui donne la méthode
Guy, la main tendue vers le Sud le pouce vers le haut (15° de
l'horizontale) qui vise la constellation.
Elle ne l'a pas
encore trouvé mais, bon, c'est la première
fois que le ciel se découvre la nuit, il faut habituer
les yeux…
La nuit dernière
elle a rêvé qu'elle
avait le don d'ubiquité.
Elle passait des soirées
avec les copains à Pénestin et elle enchaînait
sur la traversée. Quelques-uns étaient un
peu inquiets tout de même, "Dis donc Raphaëla
tu fais la traversée, oui ou non ?".
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