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Point du jour au jeudi
14 août 2003
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Quelques couleurs sur
le Pacifique
Position à 14H40 (Paris) : 11° 20 S / 84° 15
W
Raphaëla commence à sentir les effets du décalage
horaire par rapport à Lima. Elle nous a dit qu’elle était
en retard ce matin. Mais c’est une illusion, elle se
décale à l’ouest et l’heure du
lever du soleil à sa montre calée sur l’heure
Lima est presque une demi-heure plus tard qu’à terre.
Il faudra bientôt qu’elle envisage de régler
sa montre pour se réveiller toujours à la même
heure. Et c’est à Paris qu’on s’adaptera…
Elle s’est fait accompagner hier pendant sa navigation
par un magnifique couple d’oiseaux blancs avec des
ailes cernées de noir. Elle a même eu le temps
de prendre une photo au moment où ils survolaient
la planche de si près qu’elle a cru qu’ils
allaient s’y poser. J’ai réétudié mon
bouquin sur les oiseaux de mer et je dirais qu’elle
a vu des albatros à sourcils noir qui sont présents
dans le Pacifique Sud et remontent le long de la côte
ouest de l’Amérique du Sud à peu près
jusqu’à Lima justement.
Mais je relance mon SOS. Nous avons besoin d’un connaisseur
qui nous aide à identifier les oiseaux que voit Raphaëla.
Ecrivez-nous, téléphonez-nous, envoyez-nous
un pigeon voyageur, parce que si ça continue un jour
on dira une horreur qui fera dressé les cheveuxs sur
la tête de la communauté scientifique.
L’eau est toujours d’une couleur
brun noirâtre
mais la couche de nuage semble devenir moins épaisse.
Raphaëla a même vu quelques percées rosissantes.
Continue Raphaëla le salut est à l’Ouest
avec la lumière et la mer bleue. L’heure de
la douche complète approche, vous me direz il était
temps !
La mer reste inchangée depuis le
départ et
les conditions météo sont très régulières.
Il est sûr qu’à l’échelle
de cet océan il paraît peu probable que des
changements brutaux interviennent dans les 24H… Et
elle a beau être à peu près sous les
tropiques elle ressent toujours le froid. On comprend maintenant
pourquoi Bilal a intitulé l’une de ses œuvres « Froid
Equateur » !
Elle reste concentrée sur son objectif
de franchir un degré (60 milles) par jour, c’est
le rythme de croisière qu’elle avait défini
avec Guy notre routeur qui jongle avec tous les logiciels
d’information
météo qu’il a à disposition.
Elle a dans la tête le grand échiquier de l’océan
quadrillé par les longitudes et les latitudes et elle
compte toute la journée le nombre de carrés
franchis, ceux qu’il lui reste à parcourir.
Les petits problèmes gastriques
et intestinaux sont résolus mais elle n’avale
pas encore la ration quotidienne prévue. « Il
n’empêche » nous
a-t-elle dit, « quand je me regarde dans mon
petit miroir je vois deux bonnes joues et mon teint hâlé ». Tout
va plutôt bien.
Pour le moment elle nous explique qu’elle
fait ses « 7H
de boulot par jour » et que c’est déjà pas
mal. Je lui rappelle que les accords sur les 35H n’ont
pas encore été totalement démantelés
et que donc elle est dans les clous…
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