Point du jour au jeudi
30 octobre 2003 (Paris)
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Anne combier, de l'agence
Hickory,
a pris le relais pour assurer les vacations téléphoniques.
Hélène André est actuellement
à Tahiti avec l'équipe qui prépare
l'arrivée de Raphaëla.
UNE ARRIVEE ESPEREE
DANS LA NUIT
DE SAMEDI 1er AU DIMANCHE 2 NOVEMBRE
(heure française)
Position jeudi 30 octobre
à 8h (heure de Paris, 19h heure de Papeete)
17°09 S et 147°41 Ouest
La mer est une véritable
école de patience, Raphaëla en fait la douloureuse
expérience depuis quelques jours car s'il y a
bien une chose qu’elle ne supporte pas, c’est
faire de la planche sans un souffle d’air. La journée
d’hier mercredi 29 octobre a été
marquée par le silence, le calme, et l’horizon
sans un mouvement. Un océan bleu profond, une lumière
éblouissante, un soleil de plomb.
Raphaëla,
à l’affût du moindre souffle d’air,
a décidé de commencer sa journée plus
tôt dès 4h du matin. En effet, une toute petite
brise s’établit dès le lever du jour,
et finit par mourir doucement en fin de matinée. Cette
situation est la pire pour n’importe quel planchiste
qui, par définition, pratique ce sport uniquement s’il
y a du vent.
Comme nous le rappelle Raphaela : «
quand je navigue en Bretagne avec mes copains, s’il
n’y a pas assez d’air, nous posons la voile, on
s’installe à califourchon sur nos flotteurs,
en se tapant « la discute »... je me
suis fait plein de copains comme cela en mer. Aujourd’hui
je vais mettre la plus grande voile 7,40m2 et je vais voir
ce que je peux faire. La planche ne demande qu’à
avancer, elle fait ce qu’elle peut. Je dois tenir à
bout de bras l’ensemble du gréement mais c’est
vraiment lourd et au bout de 2h je suis cuite (au sens propre
comme au sens figuré). Je n’ai plus de force
dans les bras et je n’arrive plus à m’asseoir.
Je fais alors des étirements pour huiler la machine,
je mange un morceau. Je bois beaucoup ce qui m’impose
des arrêts « pipi » assez souvent.
Hier j’étais tellement crevée que j’ai
perdu l’équilibre et nous sommes tombées
à l’eau la voile et moi. C’est l’enfer,
mais je me dis qu’il vaut mieux rire que pleurer. »
Raphaela reconnaît
aussi que cette dernière partie dans la solitude la
plus complète pèse très lourd sur le
moral. La présence du catamaran pendant quelques jours
dans les Tuamotu avait quelque chose de rassurant.
« La seule présence que j’ai
remarquée est plutôt aérienne. Il y a
très peu d’oiseaux mais alors curieusement il
n’y a plus un seul anatife à l’horizon,
ni de dorades coryphènes. Je suis tellement impatiente
d’arriver, je culpabilise de mettre tout le monde en
retard, que cela doit être galère pour mon entourage ».
Son équipe la rassure : « on
le savait et on s’y était préparé
et cela fait parti de l’aventure, rien n’est jamais
acquis sauf après la ligne d’arrivée ».
C’est
sûr, la mer choisit son programme, il n’y plus
qu’à l’accepter et en profiter au maximum,
dans moins de 3 jours ce sera une autre chanson.
Ce matin jeudi (mercredi
soir pour Tahiti) lors de sa vacation avec Augustin Le Gouvello
(un des 5frères), Raphaela semblait sereine. Sa voix
était lumineuse… il y a eu du vent pour sa journée
de navigation, environ 10 nœuds de Nord Est.
Avec une distance de 18 milles parcourus en
8h de navigation Raphaela allait se coucher satisfaite. Elle
essaye de ne pas penser au lendemain (jeudi 30 octobre pour
elle). Les prévisions météo annoncent
tout de même un petit flux alizéen mais sans
certitude.
« Je vais me coucher en espérant que
la dérive de nuit sera satisfaisante. J’ai vu
3 espèces différentes d’oiseaux.
Ils étaient plutôt loin en chasse et toujours
pas de pêcheur en vue ».
Lors de la vacation
officielle avec le PC COURSE à Papeete, son équipe
lui apprenait qu’un hélicoptère Puma de
la Marine Nationale la survolerait dans la journée.
Cette nouvelle lui a fait extrêmement plaisir, elle
sent l’arrivée proche. Ce soir (heure de Paris)
elle devrait être à moins de 95 milles de
la pointe Venus à 5 milles de Papeete. Il
n’y a plus qu’à !!!!
nb de milles parcourus depuis
LIMA : 4324 milles (8008 km)
nb de milles restant jusqu'à Papeete : 120 milles environ
(222 km)
ETA Papeete : nuit du samedi 1er novembre heure de Paris sous
réserve de l’établissement des alizés
d’ici demain.
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Crédit photos : Odyssée
du vent 2003 |
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