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Point du jour au mercredi
17 septembre 2003 (Paris)
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Raphaëla s’emballe
Position à 6H00 (Paris) : 9°
29 S / 114° 57 W
Raphaëla continue de flirter avec
la ligne qui sépare la houle (en jaune sur la carte
météo de Guy) et la zone plus calme.
La mer était quand même croisée hier et
de temps en temps « ça fait des pics plus
élevés ».
Vos cours de physique de quand vous étiez jeunes vous
reviennent bien sûr tout de suite à l’esprit.
Quand les ondes sont en phase ça fait des minima et
des maxima et le pic c’est le maximum, fin de la leçon
du jour…
La journée d’hier a été
« plutôt bizarre ». Toute
la matinée c’était beau soleil et « vent
sympa ».
« Quand je navigue je regarde devant moi et à
la pause de midi quand je me suis retournée, oooooohhhh !
Il y avait d’énormes nuages noirs ».
En l’espace d’un quart d’heure elle s’est
fait tremper par la pluie une fois de plus, « le
vent s’est mis à forcir sous le grain, j’ai
quand même essayé de repartir en navigation,
et puis…. tout s’est cassé la figure, plus
un pet de vent pendant une heure, une heure et demi, la voile
me tombait sur le nez ».
Elle a remis une épaisseur (c’est quand même
dingue, l’eau a tout de même franchi les 25°
C !).
Visite surprise au PC hier après-midi
de son frère Tanguy, Raphaëla en a oublié
ses pieds quelques minutes.
- « Tu vois Tanguy avec tout le beau monde qui passe
au PC en ce moment c’est le dernier lieu où il
faut se montrer ! ».
- « Ben oui, j’ai appris que Laurent Fabius
t’avait envoyé un mot, alors, bon, il fallait
que je vienne…. ».
Sa voix est peu rauque, un brin d’émotion sans
doute, il n’avait pas parlé avec Raphaëla
depuis 2 mois…
« Tu sais, Raphaëla les 40è rugissants
ont toujours été pour moi une idée théorique,
virtuelle, mais maintenant que je sais que tu pourrais en
subir quelques conséquences ça prend une dimension
nouvelle ».
Raphaëla renchérit : « Jusqu’à
3 m de creux ça va, c’est seulement au-delà
que ça commence à déferler. D’ailleurs
c’est exactement comme ça que j’ai chaviré
le 24 août ».
Là, je sens que tout le monde est rassuré, un
étage et demi de vagues ça va, après
on commence à réfléchir.
L’intérieur de la planche dans
la journée c’est Paris cet été,
vous voyez le tableau…
Alors la perspective de rester enfermée si la houle
et les déferlantes l’empêchent de gréer
sa voile ravit d’avance Raphaëla…
« C’est compliqué parce qu’à
l’intérieur pas question de barrer bien sûr,
c’est le vent qui décide de l’orientation
de la planche, et c’est jamais moi qui gagne ! ».
Heureusement la nuit précédente « la
dérive était harmonieuse, et j’ai bien
dormi. Parce que lorsqu’il y a des paquets de mer je
ne dors pas très bien, je valdingue ».
A mon avis elle exagère un peu, parce que question
rangement dans la planche si c’est comme à la
maison je pense qu’elle est bien calée…
Tanguy conclut leur conversation :
« Tu sais Maman va se servir du mot ANATIFE
pour ses prochaines partie de scrabble (pour les non
intiés un scrabble c’est 7 lettres et il
y a combien de lettres dans le mot ANATIFE, je vous le donne
en mille ?) ».
« Oui, il faut que je fasse une partie de scrabble
avec Maman en rentrant ».
JE vais de ce pas l’appeler pour qu’elle réserve
une soirée !
La correspondante à Paris du « Guardian »,
Emily Miller est avec nous et Raphaëla attaque tout de
suite l’interview « english spoken ».
Tout le monde est scié au PC, ils ne m’avaient
pas cru quand je leur avais dit que ça se passerait
sûrement comme ça…
« Raphaëla la prochaine fois nous aurons
un journaliste espagnol, tu es prête ? ».
Elle s’étrangle un peu… « Euh !
Lima c’est un peu loin maintenant… ».
« Et la faune marine c’est comme avec
le Kon Tiki ? »
Raphaëla lui explique que depuis que le grand ménage
a été fait sous la coque tout a disparu :
« Vous comprenez, le Kon-Tiki avait reconstitué,
plus ou moins volontairement tout un microcosme, c’était
une île flottante, quoi ! ».
Ses pieds sont en ce moment l’objet
de toute l’attention de Raphaëla, normal un véliplanchiste
sans pieds c’est un peu comme un cheval sans selle,
ça glisse….
« Je crois que je suis prête pour ma
journée de navigation j’ai emballé mes
pieds dans de l’Elastoplast et puis j’en ai des
tonnes et des tonnes à bord, ça devrait aller ».
Finalement le bilan pieds de la journée sera un peu
moins optimiste, « avec toute cette humidité,
ça ne tient pas l’Elasto , ça roule sous
mes pieds, pas très confortable ».
J’essaie de lui suggérer de varier les chaussures,
pas de bol, il n’y en a qu’une paire qui lui convienne
en ce moment…
Guy, le dernier message est pour toi. Raphaëla
se préoccupe de ton sac de voyage « il
ne faut pas qu’il prenne son sac rose pourri (je
cite bien entendu), Hélène tu récupèreras
le gros sac Neilpryde qui est dans le placard du premier étage
à la maison ».
Vous vous rendez compte on ne peut même pas voyager
avec le sac qu’on veut…
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Les amis dans le jardin de Françoise,
à Lantiern.
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