Point du jour au mercredi 6 août 2003

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Après 24 h en mer, premières impressions

Après un départ émouvant sous la grisaille péruvienne, Raphaëla a goûté aux joies du Pacifique, lui offrant comme cadeau de bienvenue une houle croisée de 3 à 4 m de creux. Petit prémisse à ce qui peut l’attendre par la suite et pour corser le tout il n’y avait pas de vent, moins de 5 nœuds toute la journée d’hier.

Départ de Raphaëla le 5 août 2003. Photo Odyssée du vent 2003

4 heures de navigation plus tard, la véliplanchiste avait réussi a s’extirper de la grande Baie de Lima, véritable nœud routier ou cargos et pêcheurs s’entrecroisent sans cesse. Elle a finalement pu se restaurer vers 12h avec un frugal plat de pâtes préparé à terre, des sucres lents pour alimenter les muscles qui vont être particulièrement sollicités pendant de longues journées.

Vers 18h30, après plus de 7h de navigation, Raphaëla a dégréé et rangé la voile et le mât, puis a mis la planche en configuration nuit, avec l’installation d’un petit mat de 1,50m au bout duquel est amarré un feu scintillant. Positionnée à 20 milles de la côte, blottie dans l’espace réduit à l’intérieur de la planche, ballottée par la houle toujours persistante, le mal de mer a fini par se manifester jusqu’au petit matin.

Au PC course à Radio France, vers 14h, (7 heures au Pérou) nous attendions avec impatience la première vacation de ce périple. Après plus d’une heure d’attente, Guy Saillard, l’architecte et routeur, a fini par nous joindre a l’aide de son téléphone Irridium, pour nous rassurer. « Raphaëla va bien, elle est déjà dehors, pour préparer la voile après avoir ingurgité, de l’eau sucrée, des raisins secs. Elle a été un peu malade, et ne se sent pas de revenir à l’intérieur de la planche pour téléphoner. Elle est positionnée par 77°37 ouest et 11°53 sud, à près de 43 milles de la côte. Elle a dérivé de 23 milles cette nuit, ce qui est une bonne chose pour s’écarter du continent. Nous sommes sur le bateau accompagnateur, tout le monde est malade à bord, il y a eu cette nuit des creux de 3 à 4 mètres. C’est impressionnant. Hier, quand Raphaëla naviguait, elle disparaissait complètement dans les creux. Maintenant, elle vient de démarrer avec une voile de 7,40m² ( la plus grande) car il n’y a pas beaucoup de vent, moins de 5 nœuds. Mais les prévisions météo annoncent 10 nœuds de sud-est en fin de matinée, elle est sur la route directe cap au 270°…il y a plus cas….
Nous faisons donc demi tour vers la terre, rendez-vous cette nuit au téléphone pour vous donner des nouvelles fraîches, Raphaela nous appelera au coucher du soleil ».