Printemps-été 2010 – Eté 2011

Retour en arrière et projections sur le futur
pour Raphaëla le Gouvello

Question : Bonjour Raphaëla, depuis un an, tu as été silencieuse, alors si on faisait un point ?

Oui, c’est vrai que depuis l’année dernière, après la diffusion de mes chroniques sur la biodiversité sur le littoral breton, par Dimanche Ouest France, d’autres projets et réalisations se sont succédés très rapidement, sans vraiment me laisser le temps de souffler !

Je suis maintenant complètement concentrée sur cette longue route du développement durable, un engagement profond dans lequel je ne suis pas seule, et c’est tant mieux.

Tu peux nous en dire plus ?

Oui, je vois sur cette année écoulée des grandes étapes qui dessinent mon présent et le futur.

Par exemple, depuis le 28 septembre 2010, je suis très honorée et heureuse d’avoir été nommée au Conseil d’Administration de la toute nouvelle Fondation du Groupe GDF SUEZ. Cette Fondation est créée à partir des fondations lors de la fusion des deux entreprises, Gaz de France et SUEZ. Nous devons maintenant lui tracer son chemin, lui trouver des projets d’intérêt général, notamment sur les grands enjeux du Climat et de la Biodiversité. C’est une mission passionnante, dans laquelle je me suis complètement investie. Elle me fait rencontrer toutes sortes de personnes, qu’ils soient scientifiques, appartenant à des ONGs ou d’autres institutions, en France et dans le monde entier, ainsi que renouer des contacts profonds avec les collaborateurs. Pour avoir moi-même porté des projets et continuer de le faire, je suis souvent touchée et émue par les personnalités et la motivation de ces porteurs de projets qui les tiennent « à bout de bras »! Je suis d’ailleurs frappée de voir la multitude de bons projets et de bonnes initiatives qui existent. C’est en même temps très riche et encourageant de voir autant de monde agir dans le même sens.

Sur une toute autre échelle, mais aussi dans la même direction, cette année a été pour moi la fin de ma mission auprès d’une association de préservation du littoral, l’association Estuaire Loire Vilaine (www.assoloirevilaine.fr) qui est très active sur cette zone géographique où j’habite. L’association milite notamment pour la préservation de la biodiversité des fonds marins sur le secteur Loire Vilaine, en partenariat avec des organismes publics et privés sur des projets scientifiques. J’ai tout juste achevé pour elle un très volumineux rapport scientifique disponible en ligne (http://www.assoloirevilaine.fr/index.php?/La-qualité-des-eaux/), qui fait un bilan des données et suivis existants sur le littoral Loire/Vilaine. Cela a été pour moi l’occasion d’approfondir beaucoup de sujets d’ordre scientifique et technique, et saisir la complexité des enjeux sur le littoral, fragile, essentiel et soumis à bien des pressions ! Je suis déterminée plus que jamais de continuer à m’investir sur ces sujets, voire même bâtir un projet de recherche dans lequel je serai la première impliquée !

Je suis aussi très contente d’avoir pu reprendre une activité dans mon secteur professionnel initial, le monde de l’aquaculture. Et je collabore sur ces sujets avec l’UICN, une organisation mondiale (www.iucn.org) pour laquelle je fais partie des experts et avec laquelle je me sens complètement en phase dans sa manière d’envisager la préservation de notre planète et un développement durable. Par exemple, sortira prochainement en septembre 2011 un « Guide pour le Développement Durable de l’aquaculture – Réflexions et recommandations pour la pisciculture de truite », ouvrage auquel j’ai contribué pour l’UICN et la Direction des Pêches Maritimes et de l’Aquaculture – Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire, et qui sera disponible avec le comité français de l’UICN (www.uicn.fr).

Je vais aussi embarquer quelques jours en septembre sur le bateau de l’Expédition Méd, que je soutiens complètement dans sa démarche pour nous alerter sur les micropolluants plastiques notamment en Méditerranée (www.expeditionmed.eu). Le projet scientifique construit autour de cette expédition est vraiment important, il apporte des données précieuses montrant que cette pollution qui trouve son origine dans les sacs et autres macrodéchets plastiques est très étendue et peut contaminer toute la chaine alimentaire en mer.

Tout cela fait un programme bien rempli, très ouvert, et résolument orienté !

Et quand même un peu de temps pour aller en mer ?

Bien sûr ! Le matériel de planche est toujours là et le plaisir de naviguer intact ! Et je suis, bien entendu, prête à m’embarquer sur d’autres aventures, qui sait ? Mais ce ne sera plus en planche à voile, ni en solitaire sur des grandes traversées..