POINT DU JOUR n°40
Jeudi 27 avril 2006 (Paris 20H00)
La mer intérieure
![](/2005/ptdujour/photos/pdj40.jpg)
La nuit a été tranquille pour Raphaëla qui a été bercée par les gros creux (3 à 4 m) parce qu’ils étaient bien orientés par rapport à la planche. Ce qui a été moins drôle, c’est qu’elle avait installé sur le pont son linge à sécher et qu’au petit matin grains et averses ont déchiré le ciel… Tout est à refaire !
Raphaëla a découvert dans les placards le Porridge Suprême : « C’est super bon et en plus c’est bien nutritif, pas trop sucré, chaud, vraiment parfait. Et puis j’ai retrouvé aussi l’apple pie, très bien ça aussi à condition d’enlever l’infâme biscuit qu’ils mettent dans le sachet. Ça fait l’effet d’une vraie compote ».
« Ah ! Et puis j’ai de graves déboires dans la planche : j’avais retrouvé la boîte de sel hier à moitié coincée dans les équipets. Alors j’ai tiré dessus pour la dégager et comme le carton est tout humide, tout ça s’est éventré et s’est répandu dans le fond de la planche ». Là où bien sûr il y a un peu d’eau de condensation, comme ça on est bien sûr que c’est irrécupérable. « Voilà, tant pis pour moi, et en plus maintenant j’ai une mer intérieure »…
La matinée de navigation s’est faite dans des creux de 3,5 m avec un vent de 25 nœuds. « Les conditions étaient difficiles mais la navigation était possible avec ma voile de 5,2 m2. Et en plus je me suis fait plaisir ». Eh oui ! Dès qu’on récupère l’appétit tout devient faisable. « Rien que pour cette matinée de navigation ça valait le coup de partir ». Dans l’après–midi, les grains et les averses se sont remis de la partie : « Au moment de dégréer, j’ai été obligée de m’abriter sous la voile en attendant que la pluie s’arrête ». Rigolez, Rigolez, ça vaut bien les sorties de métro quand personne n’a son parapluie (moi par exemple il y a 2 jours)…
Ça y est, l’océan n’est plus vide : Raphaëla a vu aujourd’hui sa première dorade coryphène. « Et puis il y a toujours les poissons volants qui viennent s’écraser sur la planche le matin ».
Valérie Bernis et Elisabeth Richard (groupe Suez) sont venues encourager
Raphaëla.
- « Raconte nous Raphaëla comment ça
se passe le séchage des vêtements ? Ca à l’air
difficile ».
- « Oui on peut le dire. Je sombre dans l’humidité et le
froid maintenant ! ». Raphaëla rigole.
- « Et le dessalinisateur fonctionne bien ? »
- « Oui très bien. Je le mets en route environ trois-quarts d’heure
par jour. En ce moment je consomme à peu près 3 ou 4 litres
d’eau quotidiennement. Et je surveille toujours mon réservoir
de 10 l. J’ai décidé par précaution qu’il
doit toujours être à moitié rempli ».
Toujours bien prévoyante la Raphaëla, elle devrait travailler
dans l’Assurance…
Sylvie Pinout (groupe TF1) est aussi avec nous. Elle connaît bien Raphaëla
depuis sa traversée du Pacifique en 2003. « Ecoute
Raphaëla je voulais te dire que ma petite nièce qui est à
la Réunion t’attend de pied ferme. Et puis c’est extraordinaire,
il y a une heure j’étais en plein boulot pour la préparation
de la coupe du Monde et là je viens te retrouver au beau milieu de
l’Indien ».
Mais Raphaëla doit rester vigilante parce qu’une dépression tropicale est en cours de formation dans l’océan Indien. Son routeur surveille bien sûr le phénomène de près. A priori, elle devrait être à peu près tranquille pour les 48 h à venir.
Rédaction Hélène André