POINT DU JOUR n°37
Lundi 24 avril 2006 (Paris 19H30)
P Z H
Ce matin c’était encore pluie, grains, averses, comme s’il n’y avait pas assez d’eau sous la planche (5000 m de fond en ce moment…). Et puis interdiction d’ouvrir la bulle, sinon c’est douche assurée. « Ça goutte de partout dans la planche, je suffoque, et le rouleau d’essuie-tout en prend un sacré coup en ce moment ! ». A bord c’est Planche Zone Humide…
La veille au soir, Raphaëla avait mis sa lessive à sécher sur le pont. « Avec un peu de chance, demain matin, ce sera sec ». Et bien, pas de chance, tout est trempé ! « Je n’arrête pas de piocher dans mon stock de fringues encore sèches, mais on n’est qu’au 16è jour et la pile diminue à vue d’œil ». De toute façon, l'humidité, elle l’avait sur le Pacifique, « Si on ne la supporte pas, on ne traverse pas les océans ». Ite missa est…
« Je pourrais peut-être mettre mes petites culottes à sécher en les accrochant au wishbone pendant que je navigue ». Oui, moi j’aimerais bien avoir une photo !
Aujourd’hui le temps a fini par se dégager autour de 10/11h du matin. « Et là je me suis fait de beaux surfs effrénés, je pense qu’en navigation j’ai dû franchir les 6 nœuds de moyenne ». Elle a raison : quand on est en mer il faut tout faire pour aller le plus vite possible de l’autre côté, tous les marins vous le diront.
Ce système météo perturbé oblige Raphaëla à se poser les deux mêmes questions tous les matins : « Est-ce que je vais pouvoir naviguer ? Et combien de temps ? ». Mais elle reste philosophe : « Je prends les choses comme elles viennent ».
Et puis il va falloir bientôt s’occuper des anatifes. Raphaëla surveille attentivement le bout orange accroché derrière sa planche. « Pour le moment - justement - il est encore orange, donc je sais que la colonisation sous la planche n’est pas encore trop importante ». Le problème, c’est qu’avec la météo annoncée pour la semaine à venir (pas moins de 3 m de creux), il est très délicat de se mettre à l’eau pour aller râcler le tapis d’anatifes sous la planche. Essayez d’imaginer un truc de 600 kg qui monte et redescend à rythme régulier du 2è étage, vous voyez mieux maintenant ? Ce que je sais, c’est que dès qu’il y aura un peu moins de mer, Raphaëla n’hésitera pas une seule seconde. Et je connais une personne qui sera très contente, c’est Laurence Miossec (de l’Ifremer) qui lui a confié une série de tubes en plastique pour prélever les petites bestioles qu’elle analysera à son arrivée…
Rédaction Hélène André