POINT DU JOUR n°33
Mercredi 19 avril 2006 (Paris 18H50)
Le cœur par-dessus bord
Raphaëla est en train de constater que le temps se rafraîchit. En effet, la nuit dernière, elle a sorti le sac à viandes (celui qu’on met à l’intérieur du duvet) et le duvet. « J’étais contente, j’ai réussi à m’endormir sur le côté. Ca me permet de varier de la position habituelle où je commençais à avoir mal au dos ». Pour les sorties « pipi » de nuit elle est obligée de s’habiller.
Nous avons eu la confirmation lors de sa vacation de fin de journée qu’il commence à faire froid sur l’océan indien. « Tu vois, l’eau n’est plus qu’à 26,9° C, alors qu’avant elle était plutôt à 29° C ». Effectivement, nous voyons bien que ce sont des températures jamais atteintes par la Méditerranée, même pendant la super canicule d’août 2003…
La gastro n’a pas encore passé son chemin, « ça, c’est pire que le mal de mer ». La preuve c’est que Raphaëla a béni le petit temps de la journée écoulée. « Ce soir c’est plutôt tranquille, avec 10 nœuds de vent et des creux de 1 à 2 m. D’ailleurs je ne les sens pas ». Ce genre d’information, il faut en profiter, parce que je vous jure qu’on ne l’a pas entendu souvent !
Il faut qu’elle arrive à se requinquer dans les prochaines 48H parce que son routeur lui a annoncé de la grosse houle et du vent plus fort pour bientôt. « Faut que j’arrive à bouffer », c’est sa phrase du jour. Le problème c’est que pas grand-chose ne passe.
Elle essaie malgré tout de continuer à tenir son journal de bord et à faire fonctionner les caméras. « Il faudrait que je regarde de près le système du son, mais bon, tout est au fond de la planche, il y a des fils partout. Et là, il ne faut me demander en ce moment d’aller trifouiller là dedans, je ne réponds de rien ». Raphaëla, surtout, ne bouge pas.
Elle nous détaille le moment où elle se sent le plus mal dans la journée : « c’est vers 18H, quand je suis en train de dégréer ma voile et de tout ranger sur le pont. C’est la course contre le vomissement qui menace ». Heureusement qu’elle est dehors !
Je vous vois là, ça y est, la nausée vous prend, je suis sûre que vous avez presque envie de vous allonger pour oublier tout ça… Eh bien qu’est ce que fait Raphaëla, elle ? Elle navigue ! Elle trouve le courage de gréer sa voile sur sa planche qui ballotte dans les vagues. Je l’ai souvent vue faire ce genre d’exercice et pourtant, chaque fois, je me demande comment elle réussit cette prouesse.
Rédaction Hélène André