POINT DU JOUR n°30
Samedi 15 avril 2006 (Pénestin 17H00)
Le cargo de Pâques
C’et le retour à Pénestin où tous les amis attendent
des nouvelles fraîches de Raphaëla. Depuis que je suis rentrée,
le téléphone sonne dans tous les sens : « alors,
elle est où ? Elle va bien ? Elle a une bonne voix ?
Et le mal de mer ? Est-ce qu’elle mange bien ? »
(tout le monde n'a pas internet ! NDLR).
C’était plutôt petit temps aujourd’hui pour Raphaëla :
« je me suis presque endormie sur mon wishbone » -
mais le moral est toujours bon. Elle a trouvé un moyen pour que le
pansement de son doigt tienne à peu près, « mais
j’ai trop serré le coheban, j’ai cru que mon doigt allait
se couper ! ». Ça ne l’inquiète
pas.
Du coup, elle a eu le temps de voir quelques poissons volants batifoler autour
de la planche, et puis peut-être une dorade coryphène « mais
je ne suis sûre de rien, j’ai juste vu un plouf ».
Je m’inquiète un peu du mal de mer et de la nourriture. « Ecoute, j’en suis à 80% de tout ce que je dois manger en une journée, c’est pas mal, non ? ». Avec les amis autour de la table à Pénestin, on approuve. « Mais bon, c’est quand même pas terrible ce que je mange et puis je sors toujours les mêmes trucs : l’agneau marocain ou le poulet au sucre ». Pourtant à Fremantle au moment du rangement on avait essayé de rentrer les sachets dans les coffres en variant les positions… En revanche, elle a trouvé le jerky (viande séchée) au crocodile que Cyril lui avait acheté à Fremantle : « Ça c’était pas mal, avec un goût différent ». Il lui reste à trouver celui au kangourou et à l’émeu… Quant aux bouillons KUB, il semblerait que ce ne soit plus la même passion qu’au départ de sa traversée du Pacifique. Ce doit être la chaleur…
Elle baille à plusieurs reprises dans la conversation, la nuit dernière
a été un peu agitée. « J’ai été
réveillée en pleine nuit par le bruit de mon activ-éco
(en haut de son demi-mât). Alors je mets le nez dehors, mais tu sais
je n’y vois pas grand chose, moi - elle est myope - alors je me suis
dit que ce devait être un sous-marin… ». Ben voyons !
« Et puis je me retourne, et là, je vois juste derrière
la planche une énorme silhouette noire qui fait route vers le Nord ».
Je vous rassure, le « juste derrière » était
probablement à 1 ou 2 milles. Un petit contact VHF et le cargo
dévie un peu sa route. Le capitaine du cargo est un peu étonné :
« Mais je ne vois pas vos feux ». Avec tout ça
elle n’avait repris sa nuit qu’à 5 heures du matin.
Rédaction Hélène André