POINT DU JOUR n° 24
Mercredi 5 avril 2006 (Exmouth : 22H15­ Paris 16H15)

La carotte blanche et la pêche à la ligne

La nouvelle est tombée aujourd’hui à midi heure locale (6H00 à Paris). Le départ prévu demain 6 avril est lui aussi annulé, les conditions météo ne le permettent pas. Un cyclone est en formation au nord et il se dirige droit vers nous. Cyril et Scott parlent directement avec le responsable météo australien qui est d’accord sur l’analyse faite par la météo française.
A partir de maintenant, chaque nouveau point météo nous permettra peut-être de décider d’un départ imminent. Nous sommes prêts, le bateau escorte est disponible à tout moment dans la semaine qui vient.
Au journal télévisé du soir on a la confirmation du risque de cyclone. Un nom doit lui être donné dans les 12 heures qui viennent, il doit commencer par la lettre H et ce doit être un nom masculin. A vos marques, les paris sont ouverts.

Le vétérinaire d’Exmouth appelle Raphaëla ce matin, il est prêt à lui faire visiter sa ferme marine de dorades coryphènes. Peut-être cet après-midi si le risque de cyclone se confirme retardant donc le départ.
En attendant, séance de course à pieds, étirements, gainage sur le stade à côté de la maison.
Moi j’ai plutôt choisi de tenir la serviette qui sert de tapis de sol et de regarder l’immensité du ciel à travers l’ombre des palmiers (très appréciable l’ombre, la température commence à monter et une certaine humidité aussi).

L’équipe de journalistes qui nous accompagne commence à se creuser la tête sur l’organisation des jours à venir.
Pendant ce temps je retourne au supermarché pour le repas du soir. Et puis surtout on a commencé à taper dans les provisions qui étaient censées aller sur le bateau escorte. J’essaie désespérément depuis plusieurs jours de trouver du poisson, mais visiblement le précédent cyclone a annulé l’approvisionnement prévu.
Cette fois je crois que je tiens ma chance. En passant devant la poissonnerie je repère à travers la vitrine qu’un nouvel arrivage a fait son apparition, le frigo aux portes vitrées au fond du magasin n’est pas vide. J’entre donc pour jeter un œil sur la dernière livraison. Quelle ne fut pas ma surprise de constater que le frigo en question contenait du jambon, du salami, et autres blancs de poulets. Ben oui, on trouve de tout à la poissonnerie d’Exmouth : viande, fromages, lait, olives… mais pas de poisson (en ce moment en tout cas).

Notre rendez-vous avec le vétérinaire est annulé : on vient d’appendre que les douaniers chargés de tamponner le passeport de Raphaëla pour sa sortie du territoire sont à Exmouth en ce moment. On les attend vers 16H, une visite de la planche est prévue. A 16H30 ils appellent pour reporter le rendez-vous demain matin à 8H30…

Bon, vu l’heure, il n’est plus question d’envisager d’aller faire un tour sur la côte Ouest pour voir le récif d’un peu plus près.

Qu’à cela ne tienne, Raphaëla propose une partie de pêche sur la jetée de la plage de Bundegi. Une petite leçon de lancer donnée par Scott, et hop ! nous voilà parties pour rapporter le dîner du soir… Malheureusement la jetée est occupée par des pêcheurs très sérieux qui n’ont manifestement pas très envie de partager leur territoire. OK, on va sur la plage.
Au premier lancer, Raphaëla oublie de lâcher le fil, au deuxième lancer, amerrissage dans les algues à 3 m (vous pouvez rigoler, vous n’avez qu’à essayer, c’est comme tout il faut un peu d’entraînement).

Au troisième lancer 20 mètres, pas mal. Le problème c’est que Raphaëla ne voit rien de loin, c’est moi qui suit obligée de lui dire stop sur le rembobinage du fil.
On essaie de se détendre comme on peut, mais la pêche à la ligne quand ça ne mord pas… Pourtant on vu un gros poisson se balader aux alentours. On rentre bredouilles, heureusement parce que les garçons auraient été verts !
Ce soir on a essayé un nouveau légume (parsnip dans le texte). C’est une sorte de carotte blanche au goût entre le radis et le navet. Si quelqu’un a une idée ?

Rédaction Hélène André