POINT DU JOUR n° 19
Vendredi 31 mars 2006 (Exmouth : 22H30 ­ Paris 16H30)

Le pneu et la piscine

Le cyclone est derrière nous, il est en train de mourir quelque part à l’intérieur des terres à notre Sud.
Il nous a épargnés.
Scott et Cyril ont vérifié l’état de la planche ce matin et tout est parfait, elle non plus n’a pas bougé d’un millimètre.
Le seul petit problème du matin est que le pneu qui avait été réparé de main de maître 2 jours avant est à nouveau à 1 mm du sol. Cyril et Scott se chargent de la réparation, le garage n’est pas si loin.
De notre côté nous récupérons la voiture qui avait été mise à l’abri pendant le cyclone, puis nous faisons un premier arrêt à notre café Internet qui ne s’est pas envolé pendant la nuit. Raphaëla s’installe confortablement dans l’un des canapés à l’extérieur, je donne un coup de main à Tom pour faire le ménage ; il y a des feuilles partout alors j’empoigne le balai pendant que Raphaëla rassure toutes les inquiétudes par mail.
Puis nous partons courir autour du stade (où les jets d’eau ne fonctionnent plus bien sûr), la température est idéale, 22-23°C, ça va m’éviter d’avoir la face rouge pour le reste de la journée. Au retour, Raphaëla arrime son wishbone autour des poteaux de la tonnelle de la maison (les mêmes qui avaient servi à attacher le Zodiac), et décide de se faire les mains… Il est important de ne pas perdre les cals. Parce qu’une ampoule pour un véliplanchiste c’est comme une veste électorale pour un élu…

La planche sera remise à l’eau demain pour cause d’encombrement du port, suite aux désordres qui ont suivi le cyclone. Ce n’est pas grave, il n’y a presque plus de vent, seule une légère brise qui semble avoir du mal à traverser les épais nuages. Après l’installation du GPS à bord du Zodiac, l’heure du déjeuner s’approche et c’est à ce moment que nous avons la visite de Laurent et Pascal fraîchement débarqués à Exmouth pour tourner les images. Ils sont un peu blancs mais ils ont l’air de bien tenir le choc du voyage. Laurent a les petits sachets de dessication avec lui, une bonne centaine, probablement de quoi tenir deux traversées. Rendez-vous est pris en fin d’après-midi à notre café Internet préféré.

Nous décidons avec Raphaëla de retourner à notre plage de Bundegi (le lieu du départ) pour faire une séance de natation. L’eau est très froide (22°C) et assez trouble. Je suis pétrifiée à l’idée de me trouver nez à nez avec un de ces serpents de mer qui m’obsèdent, je retourne sagement sur la plage.
Raphaëla ne tarde pas à me rejoindre : « Je suis en train de me rappeler que les eaux troubles sont les lieux de prédilection des requins ». Très bien, on retourne à Exmouth à la piscine municipale.

Et maintenant je vais vous donner une preuve de l’excellence de la condition physique de Raphaëla. Au bout de 35 à 40 mn de natation elle sort de l’eau, un peu fatiguée et vaguement frigorifiée… Moi aussi j’ai fait quelques longueurs, les yeux nus et donc un peu rougis (on n’a qu’une paire de lunettes, nobody is perfect !).
- « Au fait c’est combien la longueur de la piscine ? » me demande-t-elle.
- « Ben, tu vois bien, 50 m, une piscine olympique quoi »
Bien sûr elle ne me croit pas et entreprend de prendre elle-même les mesures, je vous laisse deviner qui avait raison…
Et là elle sort la phrase fatale : « Ah ouais, ç’est ça. Mais alors j’ai fait tous mes exercices en croyant que la piscine faisait 25 m ». Et tout ça dans à peine plus de temps que ce qu’elle avait l’habitude de faire dans la piscine de la Baule… Donc cela s’appelle une double performance, n’est-ce pas ?

Après notre vacation internet quotidienne, nous avons rendez-vous avec le représentant du Yacht Club d’Exmouth vers 19H00. Sur place, personne, mais quelques membres du Club attablés autour de bières et autres verres de vin. On leur emboîte le pas, après tout c’est l’heure, il pleut légèrement mais ça à l’air de satisfaire tout le monde.
Du coup le dîner est beaucoup plus tardif qu’hier soir (mais non moins goûteux). Rien de tel qu’un bon cyclone pour dîner à l’heure des Australiens…

Rédaction Hélène André