METEO & STRATEGIE n° 13
Mercredi 10 mai 2006
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Le "mode nuit" de Raphaëla
(Rappel)
Le jour arrive à sa fin, nous sommes sous les tropiques, il est environ
18h, Raphaëla s’arrête de naviguer et se prépare pour
la nuit.
Fini la navigation à la voile, maintenant ce sont les vents et courants
qui décideront de la route à suivre.
D’abord il faut dégréer, désolidariser les mât, voile et wishbone, et les fixer à même le pont grâce à un système de bouts et d’élastiques prévu à cet effet.
Ensuite il lui faut mettre en place le système de dérive de nuit :
La planchiste possède un petit mât d’environ 1m50 qu’elle érige en le glissant dans le puit de dérive, au sommet de cet espar se trouve une « boule » de polystyrène sur laquelle se trouvent une lampe flashlight et un transpondeur radar.
Ce montage a trois fonctions :
1- La réserve de flottabilité que représente la « boule »
préserve la planche de faire un tour complet sur elle-même lorsqu’elle
est ballottée par les vagues sournoises de l’océan Indien.
2- Le transpondeur et la lampe flashlight sont là pour voir et être
vu par les éventuels cargos et pêcheurs croisant Raphaëla.
3- Pour éviter d’être travers aux vagues ou de dériver
« en aveugle » sans maîtriser sa route, Raphaela
met en place une petite voile sur le petit mât. Elle possède
deux voiles : une de 1,5m2 et une de 1m2, ainsi elle est toujours à
peu près à 150° du vent réel, ce qui la prévient
des chavirages intempestifs. Evidemment, cette voile-là fait avancer
dans le bon sens pendant son sommeil, ; mais plus qu’un élément
de propulsion (1,5m2 est la surface d’une serviette de bain ou d’un
manteau déployé), ce procédé est un réel
élément de sécurité qui a fait ses preuves lors
des précédentes traversées de la planchiste et qui n’enlève
rien à la valeur de l’exploit qu’est en train de réaliser
Raphaëla.
En plus du vent qui souffle dans le bon sens (quoiqu’en ce moment-même,
il la ramène plutôt vers l’Australie), sous ces latitudes,
le courant porte à l’ouest à une vitesse variant de 0,3
à 0,6 noeuds. Avançant à une vitesse d’environ
de 1-2 nœuds la nuit, on peut penser qu’au maximum 30% de cette
vitesse est due aux courants et surtout au vent d’alizés qui
soufflent assez fortement dans cette zone, de même la journée
lorsqu’elle évolue à une vitesse moyenne de 5 nœuds,
une partie de ces 5 nœuds est due certainement aux courants.
Rappelons que la majorité des records transocéaniques, que ce
soit à la voile ou même à la rame, empruntent des routes
où les vents et courants sont portants.
Rédaction Cyril Ducrot